Gracia Nassi, une Juive d'exception

Née au Portugal en 1510 dans une famille de conversos sous le nom chrétien de Béatriz de Luna, Gracia Ha-Nassi épouse un marchand de pierres précieuses et banquier, Francisco Mendes, converso comme elle. À la mort de son mari en 1536, Béatriz rejoint son beau-frère, Joseph Diego Mendes, parti l'année précédente pour Anvers, Juif toujours clandestin. Dans la ville encore sous tutelle espagnole, Joseph fait de la prison, puis renoue avec la puissance: anobli par Charles Quint, il devient banquier de divers souverains européens.

Grácia Nasi. A Judia portuguesa do séc. XVI que desafiou o seu próprio destino

Introduction à l'ouvrage de Esther Mucznik

A primeira biografia de Grácia Nasi foi escrita por uma mulher, Alice Fernand-Halphen, em 1929, na Revue de Paris sob o título: Une Grande Dame Juive de la Renaissance - Gracia Mendes-Nasi.[1]

Antes, já alguns autores se haviam referido a ela no século XVII e no século XIX, nomeadamente, Meyer Keyserling na sua História dos Judeus em Portugal, Geschichte Der Juden in Portugal, publicada em 1867. Mas é sobretudo no século XX que se desenvolvem obras romanescas e estudos históricos dedicados à sua vida e personagem dos quais o grande marco é o livro de Sir Cecil Roth, Dona Gracia Nasi publicado em 1948.

La diaspora juive du XVe siècle

On peut distinguer deux mouvements divergents au sein de cette diaspora du XVe siècle. Le premier emprunta les circuits de l'expansion portugaise et la grande route des épices entre Malacca et Anvers; l'autre suivit les voies commerciales de l'Empire ottoman, qui allaient d'Alexandrie vers les ports de la côte adriatique en Italie.  Les émigrés de la route des épices restèrent en contact régulier avec la mère patrie, tandis que les seconds coupaient le plus souvent les liens.  Les premiers furent contraints à pratiquer, ou feindre de pratiquer, le catholicisme, tandis que les seconds durent intégrer la communauté juive séfarade établie en Orient. Les deux routes étaient en principe rivales, mais comme la loi portugaise interdisait le départ direct de nouveaux-chrétiens vers des communautés juives, la première route fut pour ceux-ci le seul moyen d'atteindre la seconde.

Ulixbona, qu'on appelle maintenant Lisbonne (1492)

Le 26 novembre, nous sommes sortis de la ville d'Évora et nous sommes passés par Montemor-o-Novo,  beau bourg fortifié, riche en oliveraies. Nous avons traversé des zones campagnardes pendant 17 lieues puis, après avoir franchi un bras de mer, nous sommes arrivés environ 3 lieues plus loin à la célèbre cité de Lisbonne.  Au sommet d'un montagne très élevée se dressent deux châteaux royaux.  À leurs pieds, toute la montagne est habitée, couverte de maisons, de monastères et autres églises.  À l'occident se trouve une autre montagne, dont tout le côté oriental est habité.  Au milieu, une très grande plaine, toute entière habitée, s'étend jusqu'à la mer.  Cette ville est plus grande que Nuremberg, et beaucoup plus peuplée, parce dans une maison vivent la plupart du temps trois, quatre ou cinq habitants.

Dona Gracia Nasi, “La Señora”

Doña Gracia Nasi (c. 1510–1569) was among the most formidable figures of the Sephardi world in the sixteenth century. Her dramatic (indeed melodramatic) life began in Portugal, where she was born into a Jewish family whose members had recently been forcibly baptized. It ended in Constantinople after a career that brought her renown as a shrewd and resourceful businesswoman, a leader of the Sephardi diaspora, and a generous benefactor of Jewish enterprises. She became known among her contemporaries simply as “La Señora.”

Little is known of her early life. She was descended from a distinguished Spanish Jewish family bearing the name “Nasi.” Her parents may well have been among the Spanish-Jewish exiles who left Spain for Portugal in 1492, only to be forcibly baptized in Portugal in 1497. In any case, the family assumed “de Luna” as its Christian name. The child who was to become Gracia Nasi was born around 1510 and was named Beatrice.

Tiberias's tribute to Dona Gracia

Tiberias resident Haim Hatzav has been conducting a lengthy romance with a very special lady for a number of years. Not that there's much future in the relationship, as the lady in question - Dona Gracia, a Jewess born into Lisbon high society during the Inquisition period - died more than 400 years ago. The House of Dona Gracia in Tiberias is a unique hotel, cultural center and museum attractively rolled into one. Apart from being a place where guests can rest their weary heads, the main goal of the House of Dona Gracia is to emphasize the involvement and contribution made by women to humanity and the Jewish people in particular.

The special decor, atmosphere and warm ambience transport one back many centuries. Passing through the door, one becomes a traveler in a historical time machine with elaborately dressed actors and mannequins. The incredible Renaissance period interior of the hotel-cum museum helps to make the journey back in time a fascinating experience.

1506 : le massacre de Lisbonne


"Hérésie! hérésie! détruisez ce peuple abominable!"

"C’est pendant cette épidémie [de peste] que surviennent deux incidents. La nuit du 17 avril 1506, une dénonciation amène des magistrats municipaux dans une maison de Lisbonne. Ils y trouvent, autour d’une table, une vingtaine de nouveaux chrétiens en train de célébrer le Seder, la Pâque juive. Seize personnes sont arrêtées; les autres s’échappent par les toits. Deux jours plus tard, les prisonniers sont libérés sur ordre du roi. Le peuple juge la décision scandaleuse. Les rumeurs vont bon train: leur liberté, dit-on, a été obtenue grâce à des pots-de-vin et à l’influence de personnes haut placées. Les nouveaux chrétiens, répètent certains à voix haute dans les rues de Lisbonne, doivent périr sur le bûcher.

Le dimanche 19 avril survient un autre événement beaucoup plus grave. Deux jours auparavant, quelqu’un aurait vu des étoiles dorées jaillir d’un crucifix serti de cristal dans la chapelle du couvent de São Domingos. Dès que la nouvelle se répand, des centaines de personnes, dont beaucoup de femmes, se rassemblent dans l’église. Parmi ceux qui viennent contempler le prodige, il y a des nouveaux chrétiens. L’un d’eux fait remarquer que la croix, un bout de bois en vérité, ne saurait accomplir des prodiges. L’homme est aussitôt roué de coups et traîné dehors. On l’achève sur le parvis de l’église. Son corps déchiqueté, ainsi que celui d’un de ses frères qui essayait de lui venir en aider, est brûlé sur-le-champ par la populace.